EDITORIAL : Ce que j'ai vu de CABRAL LIBII
- Gabriel Mbarga
- 11 oct. 2024
- 3 min de lecture
Par Gabriel Mbarga
L’actualité politique camerounaise est incertaine. Le Continent, et même l’au-delà, bruissent de rumeurs autour d’une soudaine accélération de son histoire, qui s’était quelque peu figée. Le Cameroun respire-t-il encore ? Ou alors la terre du Lion saura-t-elle encore nous réserver un de ses scenarii épiques, digne des épopées cosmogoniques du Mvett Ekang et ses Immortels !?
J’ai rencontré Cabral Libii, par le plus grand des hasards, à Paris, dans les dédales d’un colloque consacré au secteur du tourisme en Afrique, le 18 septembre. Un échange puis un rendez-vous s’en sont suivis, donnant lieu à une interview vidéo (réalisée sous 72 heures) et la soumission d’une interview écrite transmise une semaine plus tard et reçue le 04 octobre. C’est Kidjidji Media qui était à l’initiative. C’était, pour notre journal, l’occasion d’en savoir davantage sur l’homme politique Camerounais de 44 ans, arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2018. Qui est Cabral Libii, que pense-t-il, quel est son projet ? Autant de questions dont les Camerounais ont peut-être la réponse mais le lectorat de kidjidji.com est international, panafricain et fait de tous ceux qui se dévouent à l’Afrique pour toutes sortes de raisons, passions ou intérêts. Il nous apparaissait opportun de lui donner la parole, de même que nous le souhaitons pour tous les autres leaders politiques de ce pays ou d’ailleurs. Les modules vidéos ou écrits serviront à suffisance à tirer au clair le projet et la démarche politique de cet homme politique convaincu de son destin et aux élans messianiques. Une ambition que taquinent ses contempteurs dont une frange l’accuse de ne pas se ranger derrière celui qui fut deuxième du même scrutin : le Pr Maurice Kamto. Cabral Libii, lui, propose une autre voie, une autre coalition et a déjà pris son bâton de pèlerin, annonçant sereinement, les yeux dans mes yeux : « Naturellement, je suis candidat à l’élection présidentielle » (Officiellement prévue en octobre 2025 au Cameroun, si le mandat actuel courait jusque-là.) Cette prise de parole fera du bruit parmi la foule. Mais c'est là où l'on fait silence qu'elle sera le plus lue et méditée. D'autant que le hasard de l'actualité et de ses périodiques semble vouloir la laisser paraître alors que le Cameroun prend son pouls et guette les astres.
Depuis cette France, qui bruisse de rumeurs et de remous, y compris dans ses propres entrailles, choisie pour son périple autour de son dernier opus en forme de livre-programme et au titre prophétique : « Ce que j’ai vu » !Il aura peut-être surtout vu la France macronienne à l’agonie. Alors que Macron et ses relais médiatiques viennent de parachever leur œuvre entamée en 2017 par la constitution de ce gouvernement Barnier aussi ahurissant dans sa légitimité qu'insipide dans son casting. Deux mois de manipulation de ce tandem pouvoir-médias pour arriver à ça ! La France est fade, comme à bout de souffle, comme une vieille peau sur laquelle il n'y ait plus de ligne budgétaire à lifter. La France est en colère. Volée ! Otage du Rassemblement National, le Barnier. Aucune clarification. Une strangulation en règle. Et pour finir, une cacophonie digne des meilleurs élèves de sa Francophonie. Le modèle du ni-ni a fini de montrer ses limites. Un entre-deux qui pourrait être utile à méditation.
Mais l’Afrique ne désespère ni ne déchante définitivement jamais. C’est le Continent source et ressource qui dispose d’un intarissable vivier de talents artistiques qui la régénèrent, tantôt dansante tantôt enchantée par ses étoiles en feu. Denise Ndzakou, artiste-peintre venue du Congo, ancienne élue de Montreuil, dans la banlieue parisienne, a ébloui notre équipe tandis qu’elle nous faisait arpenter les ruelles de sa ville de coeur dont son érudition n’oublie aucun pan de son histoire de cité maraîchère des rois de France. Elle peint la Femme noire, l’amour et les rêves imaginaires Batéké. Mais elle dit aussi, avec conviction et douceur, sa nausée de la France de Retailleau. Et son espoir de la France d’Amadou, aujourd’hui nanti d’un Master 2, rattrapé de sa dérive après un séjour au Mali. De sa frêle silhouette que connaît tout Montreuil, se revendiquant de toute l’Afrique (« All from here » est une de ses toiles) et qui cite Moumié, Ouandié, Mongo Beti et tant d’autres, tous héros de la Résistance et de la Libération du Cameroun.
Gabriel Mbarga
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